Qu’est ce que c’est que l’estime de soi? Dans un premier temps décortiquons tout en restant simple. Estime c’est une opinion favorable que l’on a de quelqu’un, fondée sur la connaissance de son mérite, de ses bonnes qualités, de ses vertus, de ses valeurs, de sa personnalité positive face à la vie ; Soi c’est l’intégralité de la personne en relation avec son environnement. Par conséquent l’estime de soi est l’opinion favorable que le sujet se porte quand il est en relation avec lui-même (William James) et dans son environnement (Charles Horton Cooley) . En d’autres mots, l’estime de soi se réfère à la confiance que l’on a en nous-mêmes à poursuivre et s'inscrire dans son chemin en mettant en œuvre les outils que nous possédons en interne c'est-à-dire la confiance, la connaissance de soi, la connaissance de ses qualités, de ses compétences, de ses valeurs, de sa morale, de ses plaisirs et également de sa colère, tout cela en relation avec son environnement. Traditionnellement considérée comme partie intégrante de la conscience et de la connaissance de soi, l’estime de soi prend aujourd’hui la forme d’un trait de personnalité, celui qui concerne la valeur qu’un individu attribue à sa propre personne (Rimé & Leyens, 1974-75), et qui tirerait son origine principalement de l’apprentissage social. De ce fait l'estime de soi comporterait 5 paramètres qui sont: le social, le scolaire/professionnel, l'émotionnel, le physique, le futur.
C'est ce qui apporte la confiance, l'assurance, et permet de progresser et de réussir. Une faible estime de soi est fréquemment à l'origine de difficultés: doutes, hésitations, ou à l'inverse vanité et arrogance. Un bon niveau d'estime de soi confère à la personnalité : capacité à s'affirmer, souplesse face aux évènements, capacité de décision, respect des autres. Manque de confiance, mésestimation, sous-estimation, valorisation, côtoient librement l’estime de soi. Imaginons votre estime de vous-même sur une échelle de 0 à 10. En tenant compte du fait que 0 en est un manque et 10 est une très forte estimation de soi: à combien estimeriez vous votre estime de vous-même? Pas facile !
Le test (ou « échelle ») d’estime de soi de Rosenberg est un des plus connus et des plus utilisés dans le domaine de l’évaluation de l’estime de soi en psychologie. Publié en 1965, il n’a cessé d’être un outil de référence. Il est constitué de 10 items dont 5 items évaluent l’estime de soi positive et 5 items évaluent l’estime de soi négative. La moyenne est de 30,22 avec une déviance standard de 3,96. En répondant à ce test, vous pourrez ainsi obtenir une évaluation de votre estime de soi.
Pour chacune des caractéristiques ou descriptions suivantes, indiquez à quel point chacune est vraie pour vous en cochant la solution la plus adaptée:
Tout à fait d'accord | D'accord | Pas d'accord | Pas du tout d'accord | ||
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1 | Je pense que je suis une personne de valeur, au moins égale à n’importe qui d’autre | ||||
2 | Je pense que je possède un certain nombre de belles qualités | ||||
3 | Tout bien considéré, je suis porté(e) à me considérer comme un(e) raté(e) | ||||
4 | Je suis capable de faire les choses aussi bien que la majorité des gens | ||||
5 | Je sens peu de raisons d’être fier(e) de moi | ||||
6 | J’ai une attitude positive vis-à-vis moi-même | ||||
7 | Dans l’ensemble, je suis satisfait de moi | ||||
8 | J’aimerais avoir plus de respect pour moi-même | ||||
9 | Parfois je me sens vraiment inutile | ||||
10 | Il m’arrive de penser que je suis un(e) bon(ne) à rien |
Pour effectuer le total des notes des items vous devez faire un premier total des items 2, 5, 6, 8, 9 auquel doit être ajouté le total des notes des items 1, 3, 4, 7, 10. Attention avant de faire le total des items 1, 3, 4, 7, 10 vous devez transformer le resultat de chacun comme suit:
Dans vos réponses aux affirmations 1, 3, 4, 7 et 10
La surestimation de soi ou la survalorisation, ou tout ce qui est trop « sur » peut engendrer soit un disfonctionnement de la perception des relations et de son environnement, soit être un signe qui compense un manque d’estime de soi. Alors que le manque d’estime de soi altère la perception des relations et de son environnement, la surestimation de soi ou exagérée peut également altérer les relations à soi et à l'environnement. Il faudrait arriver à trouver un juste milieu entre le "pas assez" et le "trop". Ne vous inquiétez pas, tout le monde à son estime de lui-même qui varie et fluctue selon les jours, les événements vécus, la bio-énergie, les traumatismes antécédents et inconscients. Néanmoins, si le manque de confiance s’installe et perdure dans le temps, sans vous quitter d’une semelle, alors il peut devenir handicapant. Dans ce cas la psychothérapie peut vous aider à regagner votre équilibre
De quoi dépend le regard que nous portons sur nous même ? Ce regard est il seulement le nôtre où est-il influencé par l’environnement, les collègues, les amis, le quidam, nos réussites, nos échecs ? Le sujet qui manque d’estime de lui-même peut présenter autant un profil effacé qu’un profil survalorisé. Mais ce qui reste certain c’est que le psychisme de ce sujet est fragile, fébrile, en alerte, prêt à recevoir, en attente ou en recherche de valorisation. Bref, celui qui est en manque d’estime de soi souffre de l’incertitude, du doute de lui et des autres, il est à la recherche de l’objet qui lui manque, ou je dirai de l’objet qui faisait une partie de lui et qui a disparu, une partie manquante. Il soufre de ne pas être en totalité avec soi-même, il a la sensation d’être dépendant de l’autre. Dès les premiers âges de la vie, nous nous construisons à partir d’échecs momentanés qui se transforment en réussites (apprentissage de la marche, du langage, etc.). Les progrès du jeune enfant sont alors soutenus par les encouragements de ses parents qui doivent trouver un juste équilibre vis-à-vis de lui. Mais l’enfant recherche avant tout l’amour de ses parents. Insuffisamment encouragé, il va se sentir coupable de ne pas répondre à l’image de l’enfant idéal de ses parents et se forger une image dévalorisée de soi répondant à l’image insatisfaisante que ses parents avaient de lui. Exagérément encouragé, il ne tardera pas à se rendre compte du peu de crédit qu’il peut avoir dans les adultes et doutera bientôt de ses capacités réelles, ou bien il percevra le désir démesuré de réussite de ses parents et craindra de les blesser narcissiquement à travers ses propres échecs. Si l’éducation participe à la construction de la confiance en soi, celle-ci n’est jamais définitivement acquise ni universelle. En effet, avoir confiance en soi, c’est tout d’abord s’aimer suffisamment soi-même en portant un regard réaliste sur soi. Avoir confiance en soi présuppose la capacité d'anticiper sa réussite, avec la part d’incertitude liée à toute anticipation.
Le sujet qui est en quête de son manque, est en quête de celui qu’il va estimer pour lui-même ? Effectivement on peut voir les choses ainsi, celui qui est en sous estimation de lui-même va attendre celui qui sera en capacité de lui redonner confiance. Pourquoi aller chercher ailleurs ce qui est en soi pourrait dire Paulo Coello dans son livre l’alchimiste? le sujet est-il assez dans le désir de lui-même pour prendre soin de lui et s’autoriser à s’individuer pour entrer en relation avec son environnement et puiser dans son entourage ce qui peut le nourrir et être prêt lui-même à rendre l’appareil? Cela fait penser à Narcisse et son reflet. Et oui l’estime de l’autre serait-il le reflet de la propre image du sujet que le sujet lui-même va prendre pour s’estimer ?
Dans une première phase, la psychothérapie aide à acquérir une meilleure estime de soi, en augmentant la connaissance de soi, ce qui en théorie va diminuer nos blocages, nos choix erronés, nos représentations négatives, etc… Dans une deuxième phase il s’agira pour l’analysant de passer à l’action car à un moment, la réflexion introspective se met à nous apprendre moins que l’action. Dans une troisième phase il s’agira de porter le regard sur l’action et noter les effets de la cure. Ainsi on peut noter des échéances qui sont en quelque sorte des objectifs qui aideront à réguler votre avancée.
Apprendre à s’aimer suffisamment soi-même pour pouvoir aussi aimer les autres en interrogeant son histoire, la façon dont on se perçoit et dont on perçoit les autres et le monde qui nous entoure, telle est la voie que propose la méthode de la psychothérapie analytique en face à face. Elle donne de très bons résultats pour retrouver une bonne estime de soi et se libérer de l’image négative que la personne porte sur elle-même et projette sur les autres.